La danse juive du Moyen Age au 19ème siècle


Lorsque les Juifs furent forcés de quitter leur ancienne patrie et dispersés dans le monde, ils eurent à s'adapter à leur nouvel environnement. Leur mode de vie qui était rural devint urbain. Leurs fêtes se célébrèrent dès lors à l'intérieur des maisons. Mais, même dans ces conditions, la danse demeura une de leur principale activité. A l'époque médiévale, dans presque chaque ghetto (quartier où les Juifs devaient résider) de France, d'Allemagne, de Pologne, il existait une "Yanzhaus" où se faisaient les fêtes et les mariages et il était coutume que les Juifs s'y assemblent le Shabbat (samedi) pour pratiquer leurs danses folkloriques comme une activité récréative.

Au Moyen Age, les Juifs sont considérés comme des pratiquants exceptionnels de l'art de la danse et souvent, ils présentèrent des danses durant les fêtes nationales. Les Rois et les Princes prennent à leur service des maîtres à danser juifs. En 1313, à Saragosse, le juif Rabbi Hacen Ben Salomon, en l'église St-Barthélemy, enseigna aux chrétiens, une danse accompagnée de choeurs pour être exécutée autour de l'autel. Au 15ème siècle, Guglielmo Ebreo da Pesaro enseignait la danse à la cour de Lorenzio de Medici. Il composa un des premiers traités de danse, publié en 1463 "Trattato dell" Arte del Ballo". Plus tard, ce juif se convertira au catholicisme.

Jusque vers 1700, pendant les mariages juifs, les hommes et les femmes dansaient séparément. Pourtant, déjà au Moyen Age, plusieurs réitérations de défense indiquent que les danses mixtes étaient pratiquées. L'arrivée à Smyrne du faux messie, Sabbatai Zevi, ajoutée à la croyance que les vieilles interdictions de la Loi seraient abrogées, entraîna, en grande partie, la création et la pratique de danses mixtes. Celles-ci devinrent de plus en plus populaires. C'est à cette époque que commencèrent à apparaître les Broiges Tanze et Potch Tanze.

Plus récemment, durant les deux derniers siècles, le mouvement des Chassidim a mis l'accent sur les danses d'adoration. Israel Baal Shem Tov, le fondateur du Chassidim, croyait que si quelqu'un dansait et chantait en adorant Yahvé avec une grande ferveur, il pouvait atteindre un état de "devekuth" (unité avec Dieu). Rabbi Nahman de Bratzlav enseignait à ses membres que chaque partie du corps avait son rythme propre. Il disait : "Il y a un rythme particulier dans le mouvement du corps qui s'adapte au rythme de la mélodie. Lorsque la mélodie fait apparaître la beauté en poésie, la danse lui fait atteindre la plus haute expression". De nombreux rabbins chassidiques ont composé des mélodies et des danses qui sont devenues traditionnelles parmi leurs successeurs. Les danses chassidiques sont donc fondées sur la spontanéité et l'exaltation interne. Habituellement, elles commencent sur une musique lente tandis que les danseurs se balancent. Puis la musique accélère. S'ajoutent alors des mouvements de pieds et de bras, depuis des mains jusqu'aux épaules. Enfin, parvenus à un climax, les chassidim battent des mains ou claquent des doights dans une grande agitation de tout le corps.


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