La musique traditionnelle brésilienne


Aboio et velorio
Par aboio, on désigne le chant en rythme libre, modal, de forme descendante et aux degrés disjoints, développé par les vaqueiros, les vachers, lors de la transhumance. En effet, les aboios imitent le cri du bétail et caractérisent l'identité du mode de vie sertanejo (du sertão). Les vachers se déplacent le long de la côte du Nordeste du Brésil, c'est pourquoi l'on retrouve ce genre dans de nombreuses régions, de Bahia au Maranhão. "Boi" désigne le bœuf et "boiada", le troupeau. Dans ces régions, le bœuf est au centre du système économique des vaqueiros.
Les techniques vocales utilisées, voix rauque, criée, longues tenues, mélismes, imitent les cris du bétail. A l'origine utilisé pour guider les troupeaux, il s'est développé en joutes vocales improvisées entre vaqueiros, dans lesquelles chacun va pouvoir affirmer sa personnalité et son talent d'improvisateur. L'aboio a inspiré de nombreuses compositions et chansons, y compris de Caetano Veloso, Gilberto Gil, Luiz Gonzada, sans parler du répertoire populaire. A consulter, le disque "Aboio et embolada du Nordeste", dans la collections "music of the world".

Bumba-meu-boi
Bumba-meu-boi, boi-bumbá ou pavulagem sont des danses du folklore populaire brésilien, avec des personnages humains et animaux fantastiques, qui tend à raconter l'histoire légendaire de la mort et la résurrection d'un bœuf. Originaire du Maranhão, cette manifestation populaire festive est maintenant également très populaire dans la Région Nord du Brésil.

Cantoria
Joutes poético-musicales exécutées par les repentistas et violeros. Elles s'appellent aussi desafio et se retrouvent aussi dans le porfia du sud.

Capoeira et maculelê
Le terme capoeira désigne un poulailler en Portugais, mais étymologiquement, on peut aussi renvoyer à la langue Tupi, où ka signifie "forêt". A l'origine, la capoeira est une lutte pratiquée par les hommes d'origine africaine dans les plantations. Très vite réprimée par le code pénal brésilien, de par son pouvoir de rébellion, les capoeiristes étaient emprisonnés. On raconte qu'elle a contribué à la victoire du Brésil contre le Paraguay lors de la bataille du fleuve Parana, d'où l'hymne mondialement connu "Parana é". Elle a aussi contribué à défendre les quilombos, ces communautés de fugitifs qui regroupaient esclaves marrons, paysans européens immigrés et amérindiens, en particulier le fameux Quilombo de Palmares, dans le Pernambouco. Elle aurait défendu Lampião, révolté cangaceiro.
On retrouve des danses de luttes apparentées dans les Antilles françaises (ladja, danmié), à la Réunion (Moringue), et au Brésil, le batuque du sud du Brésil (combat accompagné de percussion), et la punga dos homems du Maranhão (lutte accompagnée de percussions). Il faut évoquer, parmi les luttes qui ont influencé la capoeira, la lutte nationale sénégalaise, certainement apportée par les esclaves, et la savate française, dont mestre Bimba, un des fondateurs de la capoeira contemporaine aux côtés de mestre Pastinha, a incorporé des éléments de frappe.
Accompagnée à ses débuts de percussions membranophones, la capoeira a adopté le berimbau, arc musical issu de la culture bantoue (Congo, Angola, Afrique du sud) par le biais de la déportation des esclaves. Berimbau désigne la guimbarde en Portugais. Utilisé au départ par les vendeurs de rue à la criée, le berimbau s'est étoffé en trois tessitures au sein de la capoeira : gunga, medio et viola.
De nombreux mestres comme Bimba, Canjiquinha, Pastinha, Gato, Waldemar, Bigodinho, Arnol et Traira ont inventé durant le XXe siècle, une pluralité de rythmes correspondants chacun à des occasions de jeu et à des styles de jeux spécifiques. Accompagnant le berimbau, l'atabaque est un tambour provient de la culture Ewe/fon/Yoruba de l'Afrique de l'Ouest (Nigéria, Bénin). Il est issu de la musique du candomblé, religion afro-brésilienne, dans laquelle on utilise trois tambours atabaques, à l'image des trois berimbaus. Mestre Pastinha et Bimba étaient adeptes de cette religion. Cependant, il n'y a qu'un seul rythme d'atabaque dans la capoeira.
A ces côtés, le pandeiro, tambour sur cadre, est d'origine orientale et on le retrouve dans de nombreuses cultures, au Portugal, dans le sud de la France, en Afrique du Nord (riqq), pour faire court. La cloche agogo est issue elle aussi du candomblé, dans lequel elle a un rôle primordial puisqu'elle marque d'identité rythmique de base. En comparaison, la clave cubaine est issue de la même racine. On retrouve l'agogo dans la samba de Rio, et sa cousine gonguê dans le maracatu du Pernambouco.
Le reco-reco est un idiophone raclé de la même famille que le guiro cubain, et est utilisé dans la capoeira angola. Dans la pratique de la capoeira, on associe à l'art martial d'autres danses comme le maculêlê, danse de bâton inventé dans la région de Santo Amaro à Bahia et la samba de roda. Le rythme du maculêlê est apparenté à celui de la samba de angola (musique rituelle). A Recife, la danse du frevo est inspirée par les mouvements accrobatiques de capoeira.
L'orchestre de la capoeira angola (Mestre Pastinha) est composé d'une agogo, deux pandeiros, un reco-reco, trois berimbaus et un atabaque. Les rythmes de Pastinha sont São Bento grande, São bento Pequeno, Angola, Santa Maria, Cavalaria, Amazonas, Iuna. On joue aussi Jogo de dentro et Apanha Laranja no chão Tico-tico.
L'orchestre de la capoeira regional (la lutte régionale de Mestre Bimba) est composé de deux berimbaus, un pandeiro, un atabaque. Les rythmes sont São Bento grande, benguela, cavalaria, Santa Maria, Idalina, Iuna, Amazonas.

Carimbo
CapoeiraDanse ancienne d'origine indienne dont le rythme rapide joué sur le tambour nommé carimbo accompagnant cavaquinho et banjo : elle a été mêlée aux tendances modernes (lambada).

Choro
Le Choro (qui signifie pleur) plus connu sous le nom de Chorinho (petit pleur), est un style de musique populaire et instrumentale brésilienne qui existe depuis 130 ans. Malgré son nom, le style est en général d'un rythme agité et joyeux, caractérisé par la virtuosité et les improvisations des participants, qui font preuve de beaucoup d'étude, de technique et de la maitrise totale de leur instrument. Le choro est considéré comme la première musique populaire urbaine typique du Brésil qui soit difficile à exécuter. Les influences européennes à l'origine de cette musique sont diverses : les xote européens, la valse et principalement la polka, mais elle fut aussi influencée par le lundu africain.

Lundu
Ou lundum, danse licencieuse d'origine africaine apporté par les Portugais au XVIIIe siècle.

Modinha
Genre populaire né au XVIIIe siècle, d'inspiration portugaise, comprenant modas et romances.

Source : Wikipédia


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